Pélerinage à Saint-Michel du Cousson: tradition du lundi de Pentecôte!
Une tradition, pour tous les Dignois ceux qui montent, ceux qui restent en bas !
Qui ne peuvent plus monter, où dont le souhait n'a pu se réaliser faute de...... santé, de temps,
Car paroles d'anciens, on en parle même sur les bancs de la ville, en regardant cette imposante montagne gardienne de la cité de la lavande !
Une tradition qui remonte à plus de 150 ans. Au départ du Pas-d’Entrages, du collège Gassendi, des Thermes chacun gravit la montagne, seul, en famille ou avec des amis.
Chaussures de marche, bâton ou canne, sac à dos, chapeau pour le soleil, imperméable, tout est prévu. On laisse sa voiture sur le parking obligatoire, ici dans ce village d’Entrages des familles y vivent et nous devons les respecter.
Les premiers pas entraînent les pélerins dans un sentier dont la dénivelée se fait sentir dès le départ. Deux heures de sentiers abrupts pour rejoindre le sommet et découvrir un spectacle grandiose à 1500 mètres d’altitude.
On pense à ceux qui sont partis tôt à VTT ! ils sont courageux ! Ils arriveront les uns après les autres, la montagne cela se gagne et leur effort à payer, persévérance et joie de vivre cette randonnée, la récompense est là lorsqu’ils sont accueillis avec chaleur par le groupe de randonneurs pédestres ! Paisiblement, un troupeau de vaches occupe les prairies, elles broutent sans se soucier de nous.
Les pèlerins gravissent "Le Cousson" très tôt pour assister à la messe célébrée vers 11 heures en plein-air, juste en dessous du mamelon où la petite chapelle dédiée à Saint-Michel, veille sur les vallées de l’Asse et de la Bléone. Un autel métallique a été construit, il y a maintenant près de 40 ans, par M.Coullet, métallier à Digne-les-Bains. Lors de son installation, il avait été héliporté comme tous les matériaux qui ont servi à la restauration de la chapelle Saint-Michel.
Malheureusement, le temps, l’érosion, petit à petit fait son travail destructeur et on ne peut plus, comme au début du XXe siècle, faire le tour de l’édifice religieux, sans danger et peu se sont osés à en faire le tour pour cette édition 2009. Par contre, sur le petit livret de messages, nombreux sont les vœux inscrits à l’encre alors que des luminis et autres encens brûlaient.
Deux joëllettes (du nom de son inventeur) avaient été mises à disposition par l’Association des paralysés de France et Handicap international, qui ont permis à Romain et Pascale de partager ce temps de prière à l'Esprit de Pentecôte. Et cela grâce à la volonté des porteurs dont le courage et la force physique et mentale sont à mettre en exergue car à la montée comme à la descente, pas de droit à l'erreur sur ce sentier praticable mais dont les obstacles sont nombreux (pierres, raidillons, dénivelée...., souches et racines des arbres).
Et puis sur l'autre chemin, nos vététistes!! Cela a été dur, pour Colombe et Thierry, crevaisons des pneus ! on répare !
Un jeune garçon fait sonner la cloche, randonneurs, pèlerins et les gros toutous se rassemblent près de l’autel, c’est l’heure de la prière il est presque midi. Nous sommes tous réunis pour un même message.La Pentecôte c’est cela, le partage, le lien, l’amour : tous nous avons gravi la montagne ensemble pour rejoindre ce lieu de prières, nous avons marché, échangé, transpiré ensemble, tout cela créé des liens, en toute simplicité, c'est cela la fraternité.
Chants et prières rythment l’office religieux célébré par le père Listello, il y a même une chorale menée par le frère Marie.
Le soleil est là, les nuages tournent au dessus de nos têtes, l’orage grondent en bas, dans la vallée, on échappe à la pluie, on a le temps de sortir le pique-nique.
Claude Braun, toujours attentif, dit qu’à 14h30 il faut partir, on ne doit pas prendre de risques avec les joëllettes ! On redescend, on arrive aux voitures. Merci à Notre Cousson, à Saint-Michel de nous avoir protégés et de nous avoir permis de vivre dans la ferveur ce pélé.
Un peu d’histoire encore extrait des feuilles qui sont distribuées par Philippe. On pense là à son papa qui était l’un des fers de lance de la protection du site.
Ce pélerinage qui réuni randonneurs, croyants, gens de passage, c'était, pour les Dignois, un rendez-vous de la plus haute importance surtout dans les années 50." Dignois de souche, d'adoption qui n'a pas une fois emprunté le chemin de Caramentran --le plus redoutable--, celui du vallon de Richelme ou encore celui d'Entrages ???
Traversant les forêts et pâturages fleuris et embaumés, ils atteindront la pittoresque chapelle dédiée à St Michel, par l'un des itinéraires suivants : sentier de Caramentran (départ devant le CES Gassendi), environ 3 heures de marche ; vallon de Richelme en suivant la piste rénovée par les Eaux et Forêts, traversant le torrent des Eaux Chaudes après l'établissement thermal sur la route de la Clape, environ 2 heures et demie ; départ du village d'Entrages, environ une heure et demie. Il est aussi possible de gravir le massif au départ de Gaube ou des clues de Chabrières. En 1035 l'abbé Almerad avait fait don à l'abbaye de Saint-Victor de Marseille d'une église qu'il avait édifiée "in excelso monte qui dicitur Cursonus" proche du torrent "aquas calidas". A cette époque existait en ce lieu un monastère où des moines pratiquaient la vie d'ermite. Par la suite ces religieux descendirent à la ferme des Suyes, au bas du Cousson , sur la commune de Châteauredon. Déjà du temps de Gassendi Le pèlerinage de Pentecôte existait déjà du temps de Gassendi. On se rendait aussi à Cousson , en procession, pour la fête de Saint-Pierre avec départ à 2 ou 3 heures du matin. Le docteur Honnorat précise que les pèlerins montaient pieds nus, arrosant le chemin de leur sang ; d'autres portant un enfant malade sur le dos.
Le Cousson, une histoire, celle de générations de Dignois qui ont laissé un patrimoine que les jeunes entretiennent, c’est cela aussi le devoir de mémoire.
